NICOLAS DESCOTEAUX DESIGN
Qui, quoi, quand, comment, pourquoi.../
J’obscurcis, j’éclaircis, je colore et peins les volumes, les corps, les architectures et les dramaturgies à la scène, depuis bientôt trente ans, pour une vaste variété de productions en opéra, en théâtre, et en art du cirque, comptabilisant près de deux cents créations originales.
Avec mes pinceaux de lumière, j’aime guider le spectateur à travers la mise en scène et la dramaturgie en créant tension, beauté, cruauté, suggérant le réel ou le mystérieux. J’applique des touches délicates d’ombres et de lumières et peins les artistes comme les décors sur scène pour révéler une image tridimensionnelle et rejoindre les spectateurs dans des tableaux vivants, dévoilant ainsi une trame sous-jacente. Par le truchement de la lumière, faire jaillir les impressions, les perceptions et le ressenti dans l’imaginaire et l’inconscient du spectateur.
En lumière, j’essaie le plus possible de traduire cet état en appliquant différents contrastes ; textures, couleurs, angles, intensités.
Ma fascination pour la lumière m’a mené naturellement et inéluctablement à la photographie qui est une autre avenue dans ma carrière de créateur.
Je poursuis ma quête de peintre de l’éphémère sur les scènes du monde, créant avec passion et authenticité.
PROCESSUS CRÉATIF
Le rôle premier de l’éclairagiste pourrait se résumer à ceci : éclairer les artistes et les décors sur scène pour que le spectateur puisse les voir!
Certes, mais comment? La réponse la plus simple serait en allumant la lumière! Mais où se trouve cette lumière? Au plafond, au sol, en contre jour, sur le coté, au pied du comédien, suspendu juste au-dessus de sa tête?
Et puis quand doit-on l’allumer cette lumière? Au début du spectacle, après le prologue pour marquer davantage le texte et ensuite révéler le sujet? Est-ce qu’elle se ferme à la fin du spectacle ou plusieurs fois durant la représentation, marquant le temps qui passe dans une sorte d’ellipse temporelle? Et l’intensité de cette lumière sera-t-elle vive, brillante, très sombre, mystérieuse? Et ces différents niveaux lumineux arriveront sur le texte, l’action sur scène, la musique? Et quand exactement? Et comment précisément? Et en combien de temps?
Et laquelle doit-on allumer en premier! En supposant qu’il y en ait plus qu’une!
Et parce que l’art de la représentation est un art collectif où plusieurs intervenants participent, il y a fort à parier qu’il y aura un “pourquoi” qui émanera du noir. Pourquoi plus celle-ci que celle-là? Et une décision devra donc être prise en fonction d’un choix esthétique, ethique ou purement pratique. Une grande partie du travail de l’éclairagiste est de faire des choix. Les problématiques de l’éclairement restent les mêmes, qu’il y ait une seule source ou une multitude.